Komjáthy Miklós: Quelques problèmes concernant la charte de fondation de l'abbaye de Tihany - Studia historica Academiae Scientiarum Hungaricae 36. (Budapest, 1960)

Sur le promontoire rocheux de la presqu’île de Tihany qui avance loin dans le Balaton, lac le plus vaste de Hongrie, se dresse aujourd’hui encore l’église fondée par André Ier, roi de Hongrie (1046—1060). Pendant des siècles, elle avait appartenue aux bénédictins qui habitaient le monastère y attenant. A quelques minutes de marche de l’église et du monastère, au point de la presqu’île où s’ouvre la vue peut-être la plus belle sur le lac, se trouvent, creusées dans la roche, des grottes dont on a récemment démontré qu’elles avaient servi de chapelle et de cellules à des moines basiliens. En 1955, la Hongrie commémora le neuvième centenaire de la charte de fondation de Tihany non seulement à cause de l’ancienneté exceptionnelle de ce document (nous possédons à peine quelques chartes authentiques du XIe siècle), mais aussi parce que cette dernière contient un grand nombre de mots vulgaires mêlés à la langue savante, et constitue ainsi le monument écrit le plus ancien de la langue hongroise. Cet anniversaire a attiré l’attention de l’auteur de ces lignes sur la charte en question: avec un soin particulier, je me suis efforcé de soumettre à un examen approfondi ce parchemin de deux parties cousues, long de 90 cm environ et large de 35,5 cm1. 1 Voir, en annexe, les reproductions photographiques: 1° le recto de la charte; 2° le verso de la charte, copie fortement réduite; 3° la ligne contenant les noms des té; moins, copie réduite d’un tiers à peu près. La charte originale est conservée aux archives de l’Archiabbaye des bénédictins de Pannonhalma (Tihany, Fase. I. No 1.). La charte garde encore la trace du sceau de 9 cm de diamètre qui fut apposé au bas du recto. Le sceau appliqué au verso de la charte, pour attester que les deux parchemins allaient ensemble, a été également perdu. Vers le milieu de la charte, entre les deux dernières lignes de la partie supérieure et celles de la partie inférieure, on relève une incision qui permettait d’y glisser une bande de parchemin ou un cordonnet de soie, afin de mieux fixer le sceau mis au verso de la charte. Erdélyi a déjà prouvé (dans les ouvrages indi­qués ci-dessous) de façon à ne laisser subsister aucun doute, que la charte avait été com­posée à l’origine de deux parchemins: l’interlignage des deux chartes est de 11 mm; la matière et l’exécution des deux parchemins sont identiques; les deux écritures sont de la même main. — Sur les meilleures éditions de la charte, voir: Pannonhalmi Rend­történet (Histoire de l’ordre des Bénédictins de Pannonhalma), vol. X, p. 487, et L. Erdélyi: A tihanyi apátság kritikus oklevelei (Les chartes douteuses de l’abbaye de Pannonhalma), Ért. a történettudományok köréből, vol. XXI/3, p. 21. Dans chacun des deux volumes se trouve un fac-similé de la charte.

Next