Révész Imre: Esquisse de l'histoire de la politique religieuse hongroise entre 1705-et 1860 - Studia historica Academiae Scientiarum Hungaricae 26. (Budapest, 1960)

Dans la période en question, la politique religieuse hongroise connut plu­sieurs variantes souvent contradictoires qui,en 1860, aboutirent à un compromis. Celui-ci fixa cette politique, ainsi que les rapports entre catholiques et protes­tants pour près d’un siècle, jusqu’à l’avènement du socialisme en Hongrie. Nous ne nous proposons pas d’exposer dans tous les détails l’ensemble de cette évolution — et encore moins celle de la période consécutive à 1860. Bornons-nous à signaler que la législation hongroise ne reconnut qu’en 1895, et seulement sur le plan théorique, la non-appartenance à une confession; dans la pratique, elle fit tout pour l’empêcher et, pour les moins de 18 ans, elle maintint, pendant un demi-siècle encore, l’obligation d’appartenir à une reli­gion et de suivre un enseignement religieux. La politique ecclésiastique et culturelle de la Hongrie bourgeoise, fortement influencée par les vestiges de la féodalité, ne put être liquidée, après une période transitoire, que par l’Etat socialiste. La République des Conseils de 1919 fit à cet égard oeuvre de pionnier courageux et conséquent, mais, après sa brève existence, les vingt-cinq années de réaction horthyste provoquèrent un grave retour au statu quo ante. De 1526 jusqu’à 1918, année de la désagrégation de la monarchie austro­­hongroise, le féodalisme, et plus tard, le système économique et social bourgeois et sa superstructure juridique, politique et culturelle, furent étroitement liés à la domination des Habsbourg. Cette domination fit sentir ses effets jusque dans la période contre-révolutionnaire de 1919—1944. Dans le domaine de la politique confessionnelle, cette domination signifia avant tout la suprématie de l'Eglise catholique romaine. Après avoir réussi à transformer la majorité protestante en une minorité, les Habsbourg considérèrent cette suprématie comme l’un des gages idéologiques et politiques suprêmes de leur pouvoir, et ce, même dans les périodes où ils employèrent, pour soutenir leur absolutisme, des principes et des méthodes «éclairés». De ce fait, pendant les cent-cinquante années ên question, en Hongrie il n’exista de politique religieuse visant à éliminer les tendances de la Contre-

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